Dimanche, jour du seigneur ; l’heure sonne et elle est en retard.
Tous assis sur leurs bancs de prieurs, trois rangées, deux allées, trois familles, trois bébés à baptiser et un curé pour tout orchestrer.
Premier rang, rangée du milieu, cinq ans maximum, dodu, timide: le fil du parrain et de la marraine en devenir.
Deuxième rang, rangée du milieu, douze ans tout au plus, de long cheveux châtains lissés et tenus par un serre tête argenté: elle a la beauté innocente.
Il se retourne vers elle – le curé et l’exorcisme qu’il s’apprête à faire peuvent bien attendre – et avec une douceur indescriptible il caresse son avant-bras qu’il a délicatement tiré vers lui du deuxième au premier rang.
Il l’embrasse avec une infinie tendresse, des petits baisers doux, du coude jusqu’à sa main.
La timidité, à l’eau bénite lavée, s’est évaporée. Elle n’ose bouger, et du bout des lèvres il lui témoigne combien il l’aime.
Elle laisse faire, et plus rien ne compte car, « à l’amour », elle vient d’être sacrée.