Cet instant où elle se perd. Sa respiration est haute, ses paroles sont rapides et le sens absent. A cet instant tu la rattrapes au vol. C’est difficile à décrire. Un mécanisme inversé. Un instinct lointain peut être qui dicte ce qu’il y a à faire. Prononcer son prénom puis des mots calmes mais puissants. Mains sur ses épaules, regard dans le sien, sans la lâcher. Rester avec elle. Sur Terre, ramener ses pieds près des tiens. Faire marche arrière vers ce qui l’a déclenchée, refaire le chemin pas après pas, pendant qu’elle réalise qu’elle peut le faire, qu’elle n’est pas seule, que tu la protèges. Elle commence alors à redescendre, à reprendre forme. Plus tard, cela sera comme si rien ne s’était passé. Pourtant c’est arrivé.
Le dernier jour, de derrière vos deux verres de vin, elle a simplement dit : « je ne connais personne, même pas G, qui soit capable de l’impact que tu as sur moi ». Vous vous êtes souries, immobiles. Entre vous, cet accord silencieux : Je sais quelque chose sur toi et tu sais quelque chose de moi que personne ne sait.