Le pseudonyme du réel

Une coupe à 10 euros, pas plus. Non ça ne vaut pas plus. D’ailleurs ça se voit.

Un peu plus grand que dans les souvenirs ; plus bedonnant aussi. Caché derrière des lunettes noires ; fini les Vuarnet aux verres jaunes.

Au moins la posture s’est redressée. C’est peut-être simplement l’attitude qui a changé. Il ne se balance plus d’un pied sur l’autre le bassin vers l’avant portant ce sourire devenu hideux. Comme c’était écœurant.

Le détail se fait très vite et pour une fois le malaise c’est le sien.

Il aurait presque l’air normal.

Passé les compliments d’ordre social – « tu as l’air d’aller bien » – il attaque l’unique sujet digne d’intérêt : le livre. Il l’a finit, et publier. Sous un pseudonyme qu’il précise, « pour que tu ne puisses jamais le lire ».

Il y a une fierté qui monte de très loin, rampante et silencieuse. Elle ne vient pas de lui. Mais d’une pensée qui dit ; « ben au moins cela aura servi à quelque chose ».

Si tout cela était réel, pendant un instant ses bras l’auraient entouré.

Mais réel, rien ne l’est.