Miroir

Il y a ceux que la vie vous propulse comme si de force ils allaient entrer dans la vôtre. Il a les expulsés, ceux que la vie éloigne inéluctablement, malgré vos ou leurs efforts pour se débattre et nager à contre courant, courageux dans l’acte désespéré. Et il y a ceux que vous ne cesserez de rater. Comme deux lignes parallèles, vous les voyez, tantôt à votre gauche, tantôt à votre droite, parfois un peu plus près, si près que vous avez eu l’illusion de les toucher. Pourtant, ni l’un ni l’autre n’êtes l’un pour l’autre la solution à la grande équation que vous essayez de résoudre. L’un tend la main pour remplir l’espace qui vous sépare, persuader qu’il suffit d’être patient. Mais l’accord ne se fait pas. La main reste tendue, suspendue, vide. De l’autre côté les deux mains sont déjà prises. La double règle des  parallèles c’est qu’il faut être deux et ne jamais se croiser. C’est juste un fait, sorte de loi de la nature, un rouage parfaitement huilé. Il n’y pas de problème de timing, l’aiguilleur ne s’est pas trompé et vous ne vous êtes pas égarés non plus. A qui la faute alors?

A vos rencontres manquées –  à force de vous chercher, de ne pas vous  reconnaître, vous êtes passés à côté de l’un de l’autre sans vous voir. Miroir.