Anges de la Paix

Ce n’est pas une place, c’est le cœur de la ville. Traversé par quatre artères parallèles, il est entouré de murs anciens entre lesquels s’élèvent statues, fleuristes ambulants, station de train souterraine, une fontaine, un sapin géant, des drapeaux, et milieu : toutes ces âmes dans ces corps qui avancent, se recueillent.

Elles arrivent par la première artère – Les anges de la paix. Une gerbe de roses blanches à la main. Elles marchent en prière, à pas lents, remontent le cœur en cortège. L’angélus les accueille dans un son venu d’ailleurs. A leur rencontre, il y a la reconnaissance. Nul mot pour se dire qu’ensemble nous ne sommes qu’un. La gratitude pour l’amour infini qu’elles déversent sur l’humanité, sur ceux et celles déjà emportés.

Dans leur sillage, le monde s’efface. Le monde à portée de main qu’elles caressent, rassurent, bénissent, renait réuni. Sur leur passage, solennel, les yeux des enfants s’éclairent, les bébés jubilent de leurs plus grands sourires, les gamins viennent leur tenir la main.

Au milieu de la foule, les larmes coulent, les bras se lèvent avec au bout des doigts le signe de paix, le signe de ralliement. Les têtes s’inclinent ; « merci » disent-elles. Chacun, partie intégrante d’un tout,  d’un grand cœur qui s’ouvre et aime malgré tout. Malgré la douleur, malgré les jugements, l’union invisible.