Je te choisis toi. Tes complications. Tes renversements de situation. Je regarde passer sur toi le sel de tes yeux, tes éclats, ta grandeur d’âme, tes avalanches. Funambule somnambule, tu te réveilles avant de tomber, même si tu pleurs avant de t’endormir. Parfois tu sors d’un rêve comme certains finissent un marathon: courbaturée, engourdie, à bout de souffle. Tu essayes de comprendre, t’énerves sur ce puzzle géant. Et autour, le monde s’adonne aux grands discours. Les titres parlent de patience, pas de science. Mais toi tu attends tout, t’attends à tout. Dans la cours des miracles, tu cours à sentir ton cœur rebondir sur toutes les parois pendant que le miracle avec toi joue à cache-cache. Moi je te regarde sans savoir quoi faire, inadéquate et pourtant présente, j’attends que tu dormes pour te dire ce que tu as besoin d’entendre. Tu me détestes dans mes silences. Tu hurles que je te ne vois pas, que je ne t’entends pas. Pourtant je te choisis toi. A chaque battement, à chaque appel, je te choisis toi.
Je te choisis toi
Mahé, Feb 27th, 2016