Prière au phare

C’est une prière au bruit des vagues qui sur le point le plus à l’Est viennent lécher les rochers, sans se couper, sans s’arrêter.

Une prière que l’on prononce au souffle de l’air qui vient de très loin, pour ici, à cet instant, fouetter leurs visages – d’encouragement peut-être.

Alors elles se tiennent là sur le rebord.

Sa main gauche paume ouverte, sa main droite dans la sienne; et elle, sa main droite dans la sienne, sa main gauche paume ouverte.

Les paroles s’écoulent tout haut. On prie à l’Amour, car à quoi d’autre…

Cela dure un instant, un souffle, plusieurs minutes ; on ne sait plus.

Elles inspirent profondément : « Ainsi soit-il ».

Le vent a fait couler des larmes salées sur les joues ; oui on a dit que c’était le vent parce que c’est intime et que cela ne se dit pas autrement.

Le phare par le soleil illumine la prière par les rayons emportée, écoutée.