Une vie pour une autre. Chassé-croisé avec un semblant de bavure dans l’aiguillage. La coordination s’est mal faite. La correspondance ne s’effectuera. Et toi petit bout, tu arriveras avec un train de retard. Pas que tu aies manqué ta station, mais clairement tu as pris ton temps. Et elle, et bien il faut croire qu’elle avait un train à prendre et malgré elle, n’a pas pu t’attendre. Cela ne veut pas dire qu’elle n’est pas là, qu’elle ne veille pas sur toi. Mais cela il n’y a que toi qui le sache et le comprenne déjà. À l’heure qu’il est les grands eux sont en funambules sur la corde tendue de leurs émotions. Ils t’attendent dans la joie et l’impatience. Et celles-ci s’accompagnent de leur douleur. Tu n’y es pour rien, tu dois bien comprendre cela d’accord. La grande horloge a sa propre mécanique. Comme un secret à jamais gardé, personne ne peut l’expliquer. Donc prend ton temps. Rien ne presse. Une fois que tu seras là, tu réaliseras qu’il n’y a nulle part où aller si ce n’est retourner d’où tu es venue. Essaye de t’en rappeler, cela t’aidera. Et si tu oublies, tu feras comme la plupart d’entre nous. Et cela non plus ce n’est pas si mal. Tu verras, ce n’est pas si mal ici. Il y a le soleil, des arbres violets, des paillettes dans le ciel la nuit, des parfums, des livres, des sourires, des mots tendres, des visages, il y a l’océan. Il te suffira de les regarder les jours ou tu te demanderas pourquoi tu es revenue. Et puis n’oublie pas, ceux qui t’attendent, ici et là-bas, ils t’aiment déjà. Allez, tu peux sortir maintenant.
Tu peux sortir maintenant
Mahé, Nov 26th, 2015