Gaucher, il porte lui-même le nom d’un arbre: Olivier.
Il utilise un vocabulaire qui vient de loin, qu’on a presque oublié.
Il va et vient comme s’il connaissait les lieux. Il les a probablement rêvés et à mesure qu’il avance, il se rappelle.
Il dessine dans la même position que le penseur de Rodin. Sa manière à lui de refaire le monde avec un verre de whisky et la bande original de Blade Runner pour que tout soit « comme au temps d’avant » et laisser consciemment s’opérer le réflexe pavlovien.
Il retire sa bague pour dessiner. Elle change de couleur. Ce soir-là elle sera bleue – la couleur que l’on trouve le moins dans le monde végétal ajoutera-t-il.
Il est patient. Cela se voit, cela s‘entend à sa précision et ses silences imperturbables.
« Je dessine parce que j’ai besoin de dessiner » résumera-t-il.
Il pense que la colère a des vertus. Elle permet de faire sortir ce qui autrement reste à l’intérieur, tatoué .
Dans l’écorce de ses arbres, il dissimule d’autres dessins. Et ses dessins, pour la plupart inachevés, il les garde. Tous, à l’exception de deux qu’il a volontairement égarés lors de voyages lointains.
Au verseau – de ce qui se tente sans se dire, puise se dire qu’on a tenté, le ciel était orange et au pied de l’arbre, un vieux fauteuil en cuir.