Quand il le sent, de tous ses pores dans les siens, il le tient tout contre lui. Pas maladroitement, sans le retenir, simplement en le tenant. Il le laisse s’imprégner comme il ouvrirait une fenêtre vue sur la mer, rien qu’un instant, pour y laisser entrer l’air, le sel, l’ébouriffement des cheveux des rafales invisibles. Il absorbe les embruns, assoiffé et pourtant sous l’influence d’une force inaltérée qui le retient. Tout s’efface, seule l’odeur reste. Tapie dans un coin, toute petite, se faisant presque oublier. Puis elle sort de sa cachette dans un silence insolent et brusque. Elle entoure, danse autour jusqu’à ce que le corps étourdi rende les armes. Un pas de recul. Un regard vague que l’on rappelle : « regarde-moi ». Un silence que l’on rappelle : « ne parle pas ». Et cette senteur qui s’éternise : « tu n’as pas envie de partir ».
Senteur
Mahé, Sep 23rd, 2014