Une par une

On fait la lumière sur soi comme on allumerait des bougies : une à la fois.

Pas de bouton central, rien que du « un par un », « une par une ».

Et pour chaque nouvelle lueur créée, un reflet brillant sur ceux se tenant autour.

Pas qu’il y eut une velléité consciente de faire déborder sur eux le faible halo nouveau né ; la dispersion de la lumière opère d’elle même.

Elle s’étend comme des tentacules invisibles, fins filaments luisants.

Au moment où se dévoile un petit bout de nous, se dévoile un petit bout d’eux-mêmes.

Tout cela dans le silence de la flamme.

Comme une église plongée dans le noir total.

Le premier cierge – conception immaculé, de nul part révélée –  initie le jour sur le secret qui entoure.

Certains s’agenouilleront. D’autres reculeront dans un souffle – mais sans souhait.